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Autopsie d’une planche de Chapatanka

12/08
Jocelyn Joret signe le dessin de Chapatanka, nouvel album scénarisé par B-gnet. Et c’est grandiose… Dans des ambiances et des décors de polars ou de thrillers américains, le lecteur suit trois flics menant l’enquête.
 
Fluide Glacial : Comment es-tu devenu dessinateur de BD ?
Jocelyn Joret : J’ai toujours voulu être dessinateur de BD, après un départ très peu fracassant dans le milieu il y a 20 ans, je suis parti travailler dans le jeu vidéo et l’animation, et puis un jour, à 37 ans, je me suis dit que ça serait bien que je fasse des livres tout de même. J’ai contacté Aurélien Ducoudray avec qui on échangeait déjà, il aimait mes dessins qu’il voyait sur Internet et moi j’aimais ses scénarios, j’étais lecteur de ses livres, on est partis très vite sur KidZ.
 
F.G. :  Comment travailles-tu quand tu reçois un scénario de B-gnet ?
J.J. : J’essaie de tout casser, recomposer, éclater, et puis finalement je reviens au découpage de B-gnet, parce que c’est de l’humour, c’est millimétré, timé, qu’il sait faire bien mieux que moi. Je prends des libertés sur les cadrages cependant, rendant certaines scènes plus épiques, j’essaie de mettre des accents visuellement là où B-gnet laisse de la marge. Mais les boards de B-gnet pourraient quasiment être publiés tels quels, tout est là, pareil pour les designs et expressions, j’essaie de m’imposer un peu et puis en fait pas besoin, je lui vole tout. Donc une fois le board reçu je refais un board numérique (je bosse sur une Wacom 16’’) qui devient très vite un crayonné. Après validation j’imprime en bleu et j’encre en traditionnel sur celui-ci. Ensuite je scanne, recompose, j’ajoute des trames par-ci par-là et on passe à la couleur : on en discute succinctement avec Drac (la coloriste) et c’est elle qui commence, elle m’avance le plus loin possible, me propose des ambiances, etc., et moi à la toute fin je fignole, j’ajoute mes effets préférés, mes textures, mes machins, tout ça.
 
F.G. :  Quels sont tes outils favoris ?
J.J. :
J’aime bien encrer, alors j’ai tout plein de feutres, stylos etc. Depuis peu j’encre au stylo plume, c’est très plaisant. Sinon l’outil numérique offre des possibilités assez folles, c’est parfois dur de ne pas s’y perdre, il est bon de retourner vers ses crayons et feutres des fois, de la contrainte naissent de plus belles choses souvent.
 
F.G. : Tes inspirations, tes BD préférées ?
J.J. :
Jamie Hewlett, Mike Mignola, Denis Bodart, Janry, Gazzotti, Uderzo, Pozla, Frederik Peeters, Edith, M. Bonhomme, Jeff Pourquié, Guillaume Guerse, Lorenzo De Felici, Darwin Cooke, Bruce Timm, Shane Gline, Julien Solé, Julien Loïs, Vittoria Macicoci (fallait pas me lancer), Katsuhiro Otomo, Naoki Urasawa, Akira Toriyama, Léturgie, Zep, Matias Bergara, Stuart Immonen, Ralph Meyer, Cyrille Pomès, Ashley Wood, Dave Johnson, Dave Cooper, Bill Pressing, Didier Cassegrain, James Harren, Bengal ... je crois que j’en ai oublié 3 millions (environ). Un bon mix d’inspirations internationales quoi. Tout un tas de gens qui m’ont inspiré au cours de ma vie et qui m’inspirent encore, je suis un boulimique de dessins, illustrations, images en général, je suis énormément de comptes d’artistes, je dois voir 100 ou 200 images par jour...
 
 
BAM ! Storyboard élaboré par le machiavélique commanditaire « B-Gnet » (1)... et BAM ! Premier crayonné numérique pour l’organisation des cases (2)... REBAM ! 2e crayonné avec dialogues et dessin plus précis (3). BAM ! Encrage à la mano (4). Et BAM ! Couleurs numériques par sa complice Drac (5) et BAM ! Coup de grâce avec les derniers effets graphiques de Jocelin Joret (6)... Encore une planche éxécutée de sang-froid et sans la moindre hésitation !!!
 
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