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Djamil Le Shlag - vs les petits remplacés

06/12
 
Ancien sparring-partner de Tranié sur le ring des « 30 Glorieuses » - l’émission de Belattar et Barbazan sur Radio Nova, poids lourd et 1er démissionnaire de la team Vanhoenacker sur France Inter, ex super-coq au Djamel Comedy Club, Djamil dit « le Shlag » nous avait déjà mis au tapis avec son spectacle 1er Round. Spécialiste de la savate, tomate, oignons, Le Shlag a sur scène le jeu de jambes de James Brown et l’énergie toonesque d’un Rocky Balboa dessiné par Tex Avery. Pendant 75 minutes chrono, le Kid Dynamite du stand-up enchaînait combos de vannes qui font mouche, punchlines au public, uppercuts ou crochets du gauche (selon qui baisse la garde) et tout ça sans feintes ni esquives quitte à nous envoyer dans les cordes. Quelques mois après avoir jeté l’éponge en direct sur France Inter suite à l’éviction de Meurice de l’émission Le Grand Dimanche Soir, Le Shlag contre-attaque avec un nouveau show, Exode(s), qui vous mettra KO et sans coups bas, bien sûr...
 
 
 
EXODE (S)- La Scène Parisienne, Salle 1 (9e Arrondissement de Paris) jusqu’au 28/12/2024 les vendredis et samedis à 19h30 et en tournée dans toute la France jusqu’en juin 2025.
https://msha.ke/djamil.leshlag
 
Élevé à l’aligot et à la brioche de tomme fraîche par des parents marocains, cet auvergnat, petit dernier d’une fratrie de cinq enfants, a travaillé son sens de l’humour dans le F4 familial et celui de la répartie avec ses potes du quartier des Ailes à Vichy. Son surnom lui vient du collège, à une époque où les garçons rêveurs n’étaient pas encore classés TDAH mais « tête en l’air », « étourdi » ou « distrait ». Ainsi, dans le match opposant Djamil à l’éducation nationale, c'est cette dernière qui finit par gagner par forfait. Esquives et pas de côté, Le Shlag s’exile à Paris après de longues errances professionnelles. Poussé dans les cordes par ses proches, c’est aux alentours de la vingtaine qu’il se lance enfin dans la carrière d’humoriste Auvergnat à Béret Kangol. Son succès est plus fulgurant qu’un fulguropoing en plein dans la tronche, mais ça vous le savez déjà. Reste qu’il faudrait peut-être se demander comment ce grand échalas de maintenant quarante piges arrive à nous plier en deux sans nous casser les côtes.
 
Déjà, Le Shlag possède un phrasé et un sens du rythme reconnaissable au premier coup d’oreille, un flow inimitable débité avec une voix chipée à un méchant dans Ken Le Survivant. Un sketch de Djamil, c’est d’abord un swing parfait, toujours ponctué par une phrase coup de poing qu’il répète à deux reprises. Puis, vient très vite son art du récit punchy, sorte de conte des mille et une nuit pour voir trente-six chandelles. Enfance en province, déboires de jeune urbain, islamophobie quotidienne, courte carrière dans le service public, etc. Djamil Le Shlag, l’air de rien, vous travaille au corps social et politique. Conclusion en forme de coup de grâce : à quoi reconnaît-on un champion ? Il avance sans jamais baisser la garde et reste droit dans ses vans.
 
 
 
 
Après 8 ans à piger pour Nova et France Inter, Djamil lance enfin sa propre émission :
Les Grands Remplaçants, en partant du constat affligeant que sur les médias classiques, les chroniqueurs et humoristes issus de minorités sont trop souvent recrutés sur des bases de quotas. Et le talent alors ? Au final, ce système engendre une concurrence malsaine entre les humoristes - les places étant mécaniquement limitées dans ce métier - alors qu'il devrait y avoir de la place pour tous les styles et toutes les origines. Ce constat, ses collaborateurs Youness et Mazine le partagent. Petite interview avec Mazine pour vous présenter ce nouveau programme visible sur YouTube.
 
 
Thomas Bernard : Pourquoi un tel nom pour une émission humoristique ?
Avec ce titre, on se réapproprie avec humour un concept ultra raciste pour au contraire rassembler et proposer une belle tranche de rigolade sans pression, et qui du coup est à l'opposé de ce que nous avons connu dans les médias classiques. Enfin le but de l'émission est de rire sans censure, sans contraintes, dans un environnement sain, où tout le monde aura sa place cette saison peu importe d'où ils viennent, ou ce qu'ils proposent.
 
T. B : Pouvez-vous présenter les autres membres de l’émission ?
Il y a Youness Hanifi, jeune humoriste résident du Paname Comedy Club, dont le spectacle "7 vies" est actuellement au petit Palais de Glaces à Paris. Mounir le show-runner que nous ne voyons pas à l'écran, journaliste de formation, il est le co-auteur de Djamil et aussi son manager, et il aide à structurer les émissions. Et moi-même, Mazine, humoriste résident du Sebastopol Comedy et dont le premier spectacle arrive dans les salles parisiennes en janvier 2025.
 
T. B : Vous en êtes où de votre spectacle ?
Ayant un job à plein temps toujours (ingénieur de formation et pas né en France, j'ai dû garder mon emploi pour plusieurs raisons), j'ai pris mon temps pour programmer mon premier spectacle dans les bonnes conditions.  Aussi, j'ai rencontré pas mal de désaccords avec les producteurs qui s'intéressaient à mon profil car ils souhaitaient trop manipuler mon style ou mes textes et surtout, n'avaient pas vraiment de plan de développement pour moi et souhaitaient juste profiter de mon hypothétique succès que je devais construire tout de même seul. Aujourd'hui Djamil et Mounir m'aident à monter mon spectacle sans engagement ni contrainte.
 
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