Si vous aimez vous spoiler en maillot et les pieds dans l'eau, le F'estival de Collioure est le sport parfait pour vos vacances d'été. Pour la 3e année consécutive, cet événement populaire et festif se déroule au Square Caloni avec vue sur la baie de la cité catalane et son clocher. Pour nous raconter en détail le programme, rien de tel qu'un petit entretien en terrasse avec son célèbre parrain et enfant du pays : l'humoriste Mathieu Madénian.
Thomas Bernard : Comment a débuté le festival ?
Mathieu Madénian : J’habite à Collioure et déformation professionnelle oblige, quand je vis dans un lieu aussi beau, je me dis qu’il faut absolument que je joue là. Et en fait, je me suis demandé s’il ne serait pas possible de faire quelque chose d’inédit pour un festival. Alors, on a installé la scène sur l’eau et le public, en plus de voir un artiste qu’il adore, a une vue splendide sur la baie avec le clocher. Pour lui, c’est un régal de voir des spectacles en plein air avec la Méditerranée qui s’étend derrière et pour nous, artistes, c’est merveilleux de jouer dans des conditions pareilles. C’est la 3e édition, et des collègues qui se prêtent au jeu gardent un super souvenir du festival. C’est un moment de fête où l’on mange bien, on boit bien et, ce qui ne gâche rien, où l’ambiance scénique est top. Ce festival, c’est l’occasion d’apporter ma pierre à ce bel édifice qu’est Collioure, et comme je suis humoriste, le seul moyen que j’ai, c’est d’y apporter de l’humour pour tout le monde.»
T. B. : Au programme, il y a quelques stars du métier : vous, Anne Roumanoff, etc. Mais aussi des artistes moins «grand public» et vous donnez aussi leur chance à de très jeunes comiques en devenir...
M. M. : Oui. L’idée c’est de donner le soir des spectacles variés et pouvant convenir au goût de chacun. Par exemple, nous faisons un gala d’ouverture avec Lompret, Vizorek, Laurie Peret, Thaïs ... Un plateau assez jeune, on va dire. Après, il y aura mon nouveau spectacle ; vu que je suis du cru, autant le faire ici pour commencer. Puis, dans la foulée, il y a Anne Roumanoff pour les personnes de l’âge de mes parents ! Bon, je plaisante...
Mais franchement, c’est une prog où tout le monde se retrouve. Puis un festival, faut faire attention, ça peut se perdre en cours de route ; simplement en ne montrant que des têtes d’affiche et basta ! Pour moi qui ai commencé il y a pas loin de 15 ans, le rôle d’un festival c’est de mettre aussi à l’honneur des jeunes humoristes. Chaque année j’embarque à Collioure 10 jeunes artistes, que j’ai repérés lors de mes émissions pour France Télévision. Et cette année, comme Collioure se veut aussi un festival régional, nous montons en collaboration avec la municipalité qui produit le festival, une prog locale avec un plateau sud de France avec des jeunes comiques de la région. Le but c’est que le festival soit varié à tous les niveaux en termes de mixité et de diversité de sexe, de genre, d’origine, qu’il ressemble un peu plus à la France d’aujourd’hui.»
T. B. : Et vous, votre nouveau spectacle, c’est quoi ?
M. M. : Je suis en train de l’écrire. J’avais fait la dernière de mon précédent spectacle l’année passée à Collioure et là, je vais jouer pour la première fois le nouveau. J’y parle de ce que ça fait d’être un nouveau père, d’être un mec de 50 ans dans cette société-là, un vieux papa qui se demande comment éduquer un enfant, quelles valeurs lui transmettre, ce que ça fait d’avoir le cul entre deux chaises, entre le nouveau monde et l’ancien monde, et de se déconstruire un petit peu aussi... C’est compliqué tout ça mais heureusement, j’ai encore quelques mois pour bien le verrouiller !